
1 — La grande question : comment la vie a-t-elle commencé ?
La question de savoir comment la vie sur Terre est apparue et s’est diversifiée suscite depuis des siècles un immense intérêt et de nombreux débats. Deux points de vue majeurs tentent d’y répondre : la théorie de l’évolution et le créationnisme.
Ces deux perspectives offrent des explications fondamentalement différentes à la complexité et à la diversité de la vie que nous observons aujourd’hui, donnant lieu à des discussions continues qui ont profondément influencé à la fois le monde scientifique et la société.
La théorie de l’évolution de Darwin, principalement présentée dans son ouvrage fondateur De l’origine des espèces (1859), propose que toute forme de vie sur Terre est liée et descend d’un ancêtre commun, sur de vastes périodes de temps.
Le mécanisme principal qu’il a proposé pour expliquer ces changements est la sélection naturelle.
La théorie de l’évolution est une théorie scientifique. Elle est le résultat d’observations, d’analyses, d’hypothèses et d’explications qui doivent pouvoir être reproduites et vérifiées. La théorie de l’évolution n’exclut pas l’existence d’un Dieu créateur. On peut défendre la théorie de l’évolution en pensant par exemple que Dieu l’a mise en place et que le processus de la sélection naturelle au cours des millions d’années est néanmoins réel.

2 — La grande question : comment la vie a-t-elle commencé ?
Le créationnisme n’est pas une théorie scientifique mais une opinion, une croyance qui soutient généralement que la vie — et souvent l'univers — a sans aucun doute été créée intentionnellement par un être divin. Il existe différentes formes de créationnisme : certaines s’appuient sur une lecture littérale des textes religieux concernant les événements de la création qui prétendent que Dieu a créé le monde tel que nous le connaissons et pas autrement, tandis que d’autres acceptent la possibilité de certains changements au sein des « espèces créées » ou sur de plus longues périodes. Cependant une grande partie de créationnistes rejettent la théorie de l’évolution car ils sont d’avis que les textes sacrés sont vrais et que donc, par exemple, Dieu ayant créé l’être humain à son image, celui-ci ne peut pas avoir un ancêtre avec des primates. Beaucoup de personnes sont encore certaines que Dieu a créé le monde en 7 jours et que la Terre a 6000 ans car c’est cela que l’on trouve dans les textes, par exemple des personnes de religion chrétienne, juive ou musulmane. On pourrait penser qu’il s’agit là de croyances d’un autre temps, mais il n’en est rien. Depuis les années 2000 aux États-Unis, par exemple, de nombreuses lois ont été votées pour que le créationnisme soit reconnu comme une théorie au moins aussi scientifique et valable que la théorie de l’évolution et enseignée comme telle dans les écoles.
La tension entre ces deux visions découle souvent de leurs méthodes et sources de preuve différentes. La science, y compris la théorie de l’évolution, repose sur des preuves empiriques, des hypothèses testables et l’observation de processus naturels pour expliquer le monde. Le créationnisme, notamment dans ses formes les plus littérales, s’appuie plutôt sur la foi et sur l’interprétation de textes religieux comme principales sources de vérité, qui ne peuvent pas être vérifiées scientifiquement de la même manière mais qui doivent être acceptées sans discussion.

Au 21ᵉ siècle, quelles sont les deux principales théories antagonistes mobilisées pour expliquer la vie sur terre et sa diversité ?
À qui est attribuée la théorie de l’évolution ?
Laquelle de ces affirmations est correcte ?
4 — Un peu plus d’informations sur la théorie de l’évolution et son mécanisme principal
La théorie de l'évolution est l'un des piliers de la biologie moderne. L'hypothèse centrale consiste à affirmer que tous les organismes vivants sur Terre sont liés et se sont diversifiés au fil de millions d'années à partir d'ancêtres communs.
Ce processus de changement au cours du temps est guidé par plusieurs mécanismes clés, dont la sélection naturelle, identifiée par Charles Darwin comme le plus important.
Au cœur de cette théorie, on trouve l'idée que les individus d'une population présentent des variations dans leurs caractéristiques. Ces variations sont souvent dues à des différences dans leur matériel génétique. Lorsque l'environnement change, ou lorsqu'il existe une compétition pour les ressources, les individus possédant des caractéristiques mieux adaptées à cet environnement ont plus de chances de survivre et de se reproduire. Ainsi, ils transmettent ces caractéristiques avantageuses à leur descendance. Au fil de nombreuses générations, ces traits favorables deviennent plus courants dans la population, ce qui conduit à des changements progressifs de l'espèce.

5 — Un peu plus d’informations sur la théorie de l’évolution et son mécanisme principal
On peut illustrer cela par un exemple :
Si une population de girafes vit dans une région où la seule source de nourriture est constituée de feuilles situées en hauteur dans les arbres, les girafes au cou légèrement plus long pourront atteindre davantage de nourriture.
Elles seront en meilleure santé, auront plus de chances de survivre et de se reproduire.
Si la longueur du cou est un caractère héréditaire, leurs petits auront aussi tendance à avoir un cou plus long. Avec le temps, la longueur moyenne du cou dans cette population augmentera.
Il est important de noter que l'évolution agit sur les populations et non sur les individus. Une girafe ne développe pas un cou plus long au cours de sa vie simplement parce qu'elle s'étire ; c'est la population qui change au fil des générations, car les individus dotés de traits avantageux (comme un cou plus long dans cet exemple) réussissent mieux à se reproduire.
S'appuyant sur ses observations de l'adaptation, Charles Darwin a proposé le mécanisme de la sélection naturelle pour expliquer comment l'évolution se produit. La sélection naturelle est un pilier fondamental de la théorie de l'évolution.
6 — Un peu plus d’informations sur la théorie de l’évolution et son mécanisme principal
En résumé, la sélection naturelle peut se décrire à travers quelques points clés :

Variation
Les individus au sein d'une population présentent des différences dans leurs caractéristiques. Ces variations peuvent concerner l'apparence, la taille, les capacités ou d'autres traits.

Hérédité
Beaucoup de ces variations sont héréditaires, c'est-à-dire qu'elles peuvent être transmises des parents à leur descendance.

Survie et reproduction différentielles
Dans tout environnement, les ressources sont limitées.
Les individus possédant des caractéristiques qui les rendent mieux adaptés à leur environnement ont plus de chances de survivre et de se reproduire que ceux ayant des traits moins avantageux. C'est ce que l'on appelle souvent la « survie du plus apte ».

Temps
Au fil de nombreuses générations, les traits avantageux deviennent de plus en plus courants dans la population, entraînant un changement progressif des caractéristiques de l'espèce.
Charles Darwin place au centre de sa théorie de l’évolution un mécanisme particulier. Lequel ?
Un caractère héréditaire, c’est :
Selon le principe de base de la théorie de la sélection naturelle, dans une espèce et sur le long terme, quels sont les individus qui ont le plus de chances de se reproduire, donc de transmettre leurs gènes et par cela leurs particularités :
8 — Débats et controverses
La théorie de l'évolution par sélection naturelle de Charles Darwin, publiée dans De l'origine des espèces en 1859, a suscité de vives polémiques à l'époque.
Elle remettait en question des croyances profondément ancrées sur le monde naturel et la place de l'humanité dans celui-ci.
Voici quelques raisons clés pour lesquelles la théorie de Darwin a provoqué la controverse :

Remise en cause de la création divine
La théorie de Darwin proposait une explication naturaliste de la diversité de la vie, suggérant que les espèces avaient évolué sur de vastes périodes par des processus naturels, plutôt que d'avoir été créées sous leur forme actuelle par un être divin.
Cela contredisait directement l'interprétation littérale des récits de la création dans les textes religieux, comme le Livre de la Genèse.

La place de l'humanité
L'idée que les humains partagent un ancêtre commun avec les singes était particulièrement choquante et remettait en question la croyance largement répandue selon laquelle les humains avaient été créés à l'image de Dieu et occupaient une place unique et élevée dans l'ordre naturel.

Manque de preuves complètes
Bien que Darwin ait présenté de nombreuses observations à l'appui de sa théorie, la génétique et la paléontologie étaient encore à leurs débuts. Les mécanismes de l'hérédité n'étaient pas encore compris, et le registre fossile restait incomplet, laissant des lacunes sur lesquelles ses détracteurs s'appuyaient.

Théories alternatives
D'autres idées scientifiques sur l'évolution existaient à l'époque, comme l'héritage lamarckien (l'idée que les caractères acquis pouvaient être transmis).
Ces théories alternatives semblaient parfois plus plausibles ou moins en contradiction avec la vision du monde dominante.
Que croient celles et ceux qui ont une interprétation littérale de la Bible ?
Parmi ces affirmations, laquelle est vraie ?
Parmi les conséquences de la théorie de l’évolution, laquelle a beaucoup heurté les contemporains de Charles Darwin ?
10 — L’évolution aujourd’hui
L'évolution n'est pas seulement un phénomène du passé lointain.
C'est un processus toujours en cours, que l'on peut observer autour de nous, même à l'heure actuelle.
Voici quelques exemples modernes d'évolution :

Résistance aux pesticides chez les insectes
Certains insectes exposés aux pesticides présentent des variations leur permettant de survivre au produit chimique.
Ces individus résistants se reproduisent, ce qui conduit à des populations d'insectes désormais insensibles au pesticide. C'est un problème majeur en agriculture.

Évolution en réponse au changement climatique
À mesure que le climat change, certaines espèces s'adaptent aux nouvelles conditions.
Cela peut se traduire par des changements dans la période de reproduction ou de migration, ou encore par de légères modifications physiques permettant de mieux supporter les variations de température. Les écureuils et les chouettes hulottes en sont des exemples.

Disparition des défenses chez les éléphants
En raison du braconnage intensif pour l'ivoire, les éléphants ayant de petites défenses — voire aucune — ont plus de chances de survivre. Dans certaines populations, cela a entraîné une augmentation du nombre d'éléphants sans défense, une réponse évolutive directe à l'activité humaine.
11 — L’évolution aujourd’hui
Même les humains continuent d'évoluer, bien que ces changements soient souvent moins visibles à court terme.
Voici deux exemples récents d’évolution humaine :
La capacité à digérer le lactose à l’âge adulte dans les populations ayant une longue histoire d’élevage laitier alors que cette capacité est par ailleurs uniquement présente chez les nourrissons et disparait par la suite. Nos ancêtres étaient tous incapables de digérer le lactose comme tous les mammifères, mais il y a 9000 ans les débuts de l’élevage ont changé les pratiques alimentaires et petit à petit certaines populations ont acquis un patrimoine génétique permettant de digérer le lactose. On estime qu’environ 70 % de la population mondiale demeurent intolérants au lactose.
L’adaptation à la vie en haute altitude chez certaines populations (au Tibet, dans les Andes, en Éthiopie) qui implique par exemple un système sanguin et respiratoire héréditaire différent que chez les autres populations ; ces caractéristiques permettent à ces populations de très bien vivre en très haute altitude, ce que nous ne pouvons faire.
On l’aura compris, l’évolution est un processus de très long terme. La sélection naturelle, un des mécanismes fondamentaux à l’œuvre, prend beaucoup de temps, plusieurs générations. Aujourd’hui un des défis principaux à relever est la rapidité des changements apportés à l’environnement. La question qui se pose est donc de savoir quelles espèces pourront s’adapter assez vite sans disparaitre ou lesquelles ont déjà des qualités qui les avantagent par rapport aux futures conditions de vie. Quand les changements sont trop brusques, on peut assister à la disparition complète d’espèces qui ne sont plus adaptées. Un des exemples les plus célèbres est la disparition des dinosaures, car comme tu l’as remarqué il n’y en a plus, mais comme tu le sais maintenant grâce à ta connaissance des fossiles, il y en avait des millions sur terre.
Quand beaucoup d’espèces disparaissent en même temps, on parle d’extinction de masse. Parfois un changement ne fait disparaitre que quelques espèces. Mais grâce à la paléontologie, on sait que notre planète a connu au moins cinq extinctions de masse au cours desquelles un très grand nombre d’espèces ont disparu en très peu de temps sur toute la planète. Une partie des scientifiques pensent que nous sommes en train de vivre la sixième extinction de masse et que pour la première fois elle est due non pas à une cause « naturelle » (refroidissement brusque de la terre, bombardement par des météorites, etc.) mais aux activités humaines qui provoquent assez de changements dans les conditions de vie sur terre (constructions massives qui impliquent des disparitions de toutes sortes d’habitats, changement de la composition de l’atmosphère) pour impliquer la disparition de beaucoup d’espèces incapables de s’adapter par manque de temps. Une des questions vraiment importantes est de savoir si notre propre espèce aura le temps de s’adapter…
Pourquoi les éléphants ayant de petites défenses ou pas de défenses sont plus nombreux que les autres dans certaines régions du monde ?
Quelles sont les 3 conditions qui doivent être présentes en même temps pour que survienne une extinction de masse ?
Quelle évolution humaine a été constatée par les scientifiques ?